Réintroduction de l'ours dans les Pyrénées: les partis politiques divergent

Publié le par MoDemEcolo

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Les partis politiques divergent sur la réintroduction de l'ours brun dans les Pyrénées, les Verts étant les seuls à réclamer le remplacement de Franska, la femelle slovène morte jeudi dans un accident de voiture. Face à un plan qui suscite adhésions ferventes ou oppositions exaspérées, les autres formations politiques oscillent entre attentisme prudent (UMP) et défiance (PS, MoDem, Cap 21).

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est gardée de dire si Franska serait remplacée. Il y a le temps de la réflexion, a-t-elle observé, puisque les réintroductions se passent au printemps. Elle veut mettre "tout le monde autour de la table" à l'automne pour en parler.

Pour les Verts, pas d'hésitation: il faut faire venir des ourses pour sauvegarder cette espèce dans les montagnes françaises. Dès jeudi, le porte-parole national du parti écologiste, Yann Wehrling déplorait "la joie de tous les opposants qui continuent de voir dans l'ours la raison de tous leurs problèmes". Or "l'ours n'est qu'un bouc-émissaire", a-t-il hasardé.

Pour l'UMP en revanche, il est urgent d'attendre. "Attristé" par la mort de Franska, Dominique Paillé, secrétaire général adjoint du parti présidentiel, a appelé à "ne pas surestimer cet événement malheureux". "La sagesse conduit à attendre les résultats" de l'évaluation du plan à mi-parcours, qui aura lieu à l'automne prochain", a-t-il souligné.

bear-orange.gifL'ex-ministre de l'Environnement du gouvernement Juppé, Corinne Lepage (Cap-21), est un peu irritée "qu'on focalise sur un sujet-ultra mineur" face à la gravité des dossiers "OGM, nucléaire ou des pesticides". Comme ministre, elle avait géré l'introduction de deux ours. Mais aujourd'hui, "si c'est pour élever les passions, faire apparaître les questions écologiques comme des sujets d'une forme d'intégrisme, ce n'est pas souhaitable", a-t-elle déclaré. "On dépense beaucoup d'argent pour un résultat qui n'est bon ni sur le plan symbolique, ni sur le plan de la bio-diversité", a-t-elle argumenté. Oui à de "vraies politiques environnementales" menant vers une "économie écologique", mais "on ne peut pas le faire contre les hommes, on ne peut le faire qu'avec eux", a conclu l'ex-candidate à la présidentielle.

Jean Lassalle, député MoDem des Pyrénées-Atlantiques, partage son point de vue. Arrêtons tout, préconise-t-il, souhaitant voir aboutir sa demande de commission d'enquête parlementaire d'avril 2006. Il importe, juge ce proche d'un autre Pyrénéen, François Bayrou, de faire "le bilan de cette catastrophique histoire. Catastrophique pour les ours qui n'avaient rien demandé, pour l'image de marque de nos Pyrénées et plus généralement de la France". "Il faut arrêter immédiatement le processus", tranche-t-il.

C'est un élu des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany, qui, au nom du PS, dénonce "l'échec d'une politique qui a abouti à opposer les gens les uns aux autres et à créer un climat de tension ridicule entre éleveurs et écologistes, pro et anti-ours". "Les ours qu'on réimplante viennent de régions où il n'y a pas d'habitations, pas d'élevage. On les transplante dans des zones où il y a des bergers, des habitations, des voies de communication", a souligné le député socialiste. Une politique "menée en dépit du bon sens, sans précaution, très coûteuse en argent public et marquée du sceau de l'échec", selon lui. "Pourquoi ne pas envisager de grandes réserves, mais en interdisant la cohabitation entre l'ours d'un côté, et les troupeaux et humains de l'autre?", a-t-il proposé.

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